Simone Gaboriau est magistrate honoraire et a fait toute sa carrière dans la magistrature depuis sa sortie de l’ENM en 1971, essentiellement au siège et peu au parquet – sauf en début de carrière – ce qui la situe d’emblée dans une position d’assez grande indépendance vis-à-vis du pouvoir et des différents intérêts qui traversent l’espace social. Elle a présidé le Tribunal de Grande Instance de Limoges et la chambre des baux commerciaux de la Cour d’appel de Paris et a également présidé le Syndicat de la Magistrature. Le journal Le Monde l’a présentée comme une juge qui « alimente la réflexion sur le métier de juge ». Il est vrai qu’elle a entre autres créé et entretenu des réflexions en commun avec l’Université depuis longtemps et fédéré des juges au niveau européen sur la question de la démocratie et de l’état de droit puisqu’elle est fondatrice du réseau MEDEL (Magistrats Européens pour la Démocratie et la Liberté). Aujourd’hui, elle publie régulièrement des études dans la revue Délibéré (dont un article fondamental de mon point de vue sur La justice en état d’urgence démocratique[1]).
[1] https://www.cairn.info/revue-deliberee-2018-1-page-64.htm?try_download=1
L’entretien qui suit en vidéo (qui a été enregistré au mois de mai 2019) est divisé en 4 questions:
- Quelle conception avez-vous de la fonction de juger ?
- Dans quelle mesure la « séparation » entre le juge judiciaire et le juge administratif est aujourd’hui instrumentalisée par le pouvoir exécutif au détriment des libertés ?
- Le droit est-il une arme ?
- Comment, à travers la technicité du droit – par exemple celle des baux commerciaux – conserver la dimension « humaine » du droit ?
Il faut prendre le temps d’entendre et de réfléchir à ce qui est dit dans cet entretien. Nous sommes de plus en plus habitués à ce que ce qui nous est donné en image soit « percutant » et immédiatement évocateur. Pourtant, les paroles s’écoutent comme se lisent des livres : il faut accepter d’y revenir et d’y réfléchir pour qu’elles prennent sens.
Bonne écoute !
Le son n’est malheureusement pas excellent : pour une écoute correcte, il faut ou un bon casque ou pas de casque du tout… mais cela dépend aussi des supports, tablettes, téléphones ou ordinateurs qui procurent de plus ou moins bons sons…
L.F. juillet 2019
1.Quelle conception avez-vous de la fonction de juger ?
2. Dans quelle mesure la « séparation » entre le juge judiciaire et le juge administratif est aujourd’hui instrumentalisée par le pouvoir exécutif au détriment des libertés ?
Le droit est-il une arme ?
Comment, à travers la technicité du droit – par exemple celle des baux commerciaux – conserver la dimension « humaine » du droit ?