Journée d’études – 8 juin 2017
Paris La Sorbonne – Salle Bourjac
Organisée par le centre Intégration et Coopération dans l’Espace Européen
Comité scientifique :
Lauréline Fontaine, Ninon Forster, Olivier Peiffert, Tania Racho
Pdf du Programme
Résumé : Le constitutionnalisme, comme principe d’action, est une ambition politique forte, dès lors qu’il se donne pour tâche de déterminer les éléments fondamentaux de structuration de l’espace politique, social, économique, en bref, de l’espace sociétal. La Constitution est le discours qui porte cette ambition. Plus encore, la Constitution raconte quelque chose du monde qu’elle aborde, et il est certainement possible de la connaître de manière un peu plus «anthropologique», en considérant d’un côté qu’on peut y lire bien plus sur une collectivité humaine que ce qu’elle semble vouloir dire de prime abord, et que, d’un autre côté, un récit constitutionnel peut être là où, selon toutes les apparences, il ne se présente pas comme tel.
Il apparaît donc souhaitable, au-delà de la théorie juridique, d’approcher largement le discours constitutionnel, c’est-à-dire de l’analyser en considérant les liens entre les éléments de ce discours et l’ambition qu’il porte, qui révélerait peut-être des propriétés particulières de ce discours. Les analyses du constitutionnalisme peuvent s’inscrire dans celles du «récit» d’une manière générale, et le champ de connaissance alors s’élargir de manière particulièrement heuristique. Est-il possible de lire le discours constitutionnel de plusieurs manières, notamment à partir de plusieurs champs disciplinaires, qui produiraient tous un récit globalement déterminé et cohérent ?
La portée du texte constitutionnel – envisagé depuis sa rédaction jusqu’à sa lecture – peut-elle être analysée en dépassant son aspect strictement normatif (qui focalise principalement sur le discours du juge aujourd’hui) ? Comme nous y invitent aujourd’hui les théories du constitutionnalisme «global» et/ou «sociétal, peut-on considérer qu’un énoncé constituant peut se trouver dans d’autres comportements sociétaux que des énoncés linguistiques formellement «constitutionnels» ? Il s’agira donc à travers ces 3 questions de penser diverses formes de représentation du récit constitutionnel, non nécessairement saisies par le droit ou les analyses juridiques.